DUBREKA : retour sur le passé
A la mémoire de Maître Moussa .
Mon regretté collègue à l'école de Dembayah . Paix à son âme .
A présent que j'ai une voiture ( Merci Stéphane ) , je peux en toute liberté m'éloigner de Conakry . Aller dans la Guinée profonde . La Citroen Xantia est adapté aux mauvaises routes . Sa suspension hydropneumatique permet de franchir plus facilement les passages difficiles .
11/03/2018 . Je me décide d'aller prendre le pouls du pays profond . Le choix de ma destination n'est pas anodin . Il y a des lieux qui sont comme des repères dans un parcours de vie et les retrouver , avec les souvenirs qui les accompagnent , c'est le moyen de visiter le chemin parcouru depuis .
Il est 7 heures . Je pars de Conakry pour Dembayah . En passant par Dubréka , Ouassou et Tanènè . De Tanènè , j'emprunte la RN 3 qui mène à Boffa . Au lieu-dit Kinsibourou , je quitte la route nationale pour emprunter une piste rurale sur 12 kms.
A 10 heures , après avoir parcouru 134 kms , je suis à destination . Plus de 50 ans se sont écoulés depuis mon départ de ce village .
Après ma formation à l'Ecole Normale de Dabadou ( Kankan ) en 1965, j'ai été affecté à Dubréka . Le village de Dembayah ( Tanènè ) a été mon premier poste . J'ai enseigné dans cette école du 27/09/1965 au 31/08/1967 .
La vie était sommaire . Les villageois cultivaient la terre . Ils mangeaient ce qu'ils produisaient . Leurs plantations de colatiers était leur seule source pour avoir de l'argent . Le luxe pour eux , c'était avoir une maison en tôle , une bicyclette ou une radio . A l'époque , un seul possédait une moto . C'était l'unique boutiquier du village .
Les conditions de vie étaient rudimantaires . L'essentiel de l'eau potable provient des cours d'eau . Aucune sécurité sanitaire . L'éclairage se fait à la lampe à pétrole . Mais , c'était pas la misère non plus . Après la saison des pluies , à la fin des récoltes , s'ouvre la période des réjouissances : mariages , danses folkloriques .
Aujourd'hui , Dembayah a peu changé . De 2 classes à l'époque , l'école a maintenant un cycle complet ( 6 classes) tenues par 3 enseignats seulement . Il y a moins de cases . Le village qui est plus peuplé s'est doté d'un Centre de santé ( Dispensaire ) .
Au retour , je fais escale à Ouassou . Après Dembayah , ce Chef lieu de Sous-Préfecture a été mon second poste . J'y suis resté du 01/09/1967 au 31/08/1970 . Je demande , en vain , les contacts téléphoniques d'anciennes connaissances .
Cette journée m'a ramené un demi siècle en arrière . J'étais mal parti quand j'ai débuté une carrière d'enseignant dans ce village . Mais , finalement , je peux dire que j'ai eu de la chance . Je n'ai pas à me plaindre .
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